Interview du professeur Caroline Robert, médecin spécialiste dermatologue et cancérologue, à l’Institut Gustave Roussy. Elle apporte en plus certains conseils…

 

Les traitements contre les mélanomes ont-ils connu une révolution ?

 

Pr Caroline Robert : Oui certainement, et cela a commencé il y a 5 ans. Avec deux pistes très innovantes : la piste des traitements ciblés et celle de l’immunothérapie. La piste du traitement ciblé agit sur des étapes clés de la croissance tumorale. On a constaté que cette croissance était entretenue par la mutation du gène BRAF (retrouvée dans la moitié des mélanomes). Logiquement, s’il existe un accélérateur, on peut imaginer un frein ! C’est ce que l’on a cherché à fabriquer avec un médicament anti-BRAF. On travaille sur d’autres cibles, ainsi d’autres traitements sont en développement, et on dispose aujourd’hui d’un médicament anti-MEK que l’on associe souvent à un anti-BRAF, cela augmente l’efficacité et les durées de réponse.

 

La piste de l’immunothérapie est très prometteuse également pour traiter les mélanomes découverts à un stade avancé. L’objectif est de diriger l’immunité du patient contre la tumeur, en utilisant des anticorps anti-CTLA-4, et ou anti-PD-1. Les résultats obtenus sont extrêmement encourageants, surtout si on les compare avec les traitements de chimiothérapie que l’on utilisait il y a quelques années encore. Avec les anti-PD-1, on constate aujourd’hui une régression des tumeurs de façon assez durable chez un patient sur trois. On parvient à une rémission complète de la maladie chez près de 8% des patients, mais on n’a pas encore assez de recul pour savoir quelles seront les durées de ces rémissions, que l’on espère définitives.

 

Et quels sont les effets secondaires néfastes de ces nouveaux médicaments ?

 

Pr C.R. : ils peuvent être assez importants. Des douleurs articulaires, des réactions cutanées avec les thérapies ciblées (anti-BRAF). Et pour l’immunothérapie, les principaux effets néfastes sont liés à une activation trop intense du système immunitaire qui peuvent prendre différentes formes : une fatigue importante, un dérèglement thyroïdien, une hépatite, une pneumopathie inflammatoire, une colite… Heureusement, on dispose de traitements pour lutter contre ces effets secondaires. Ces effets sont variables, certains patients n’en ont pas, mais chez d’autres patients, ils obligent à malheureusement arrêter le traitement.

 

Ce n’est pas parce que de nouveaux médicaments arrivent, que l’on peut baisser la garde vis-à-vis du mélanome…

 

Pr C.R. : Certainement pas ! Le nombre de nouveaux cas de mélanome a augmenté récemment, pour différentes raisons dont l’exposition solaire et l’utilisation des cabines UV de bronzage. Ces nouveaux traitements sont un véritable espoir. Mais le mieux est de ne pas avoir à s’en servir. Il faut donc continuer à mettre en garde contre les effets du soleil. C’est évident ! Protéger sa peau des excès de soleil à tout âge. Il faut consulter le dermatologue régulièrement, si on a des facteurs de risque, et à la demande chaque fois en cas de doute. Plus le mélanome est découvert et traité tôt, plus on a de chance de pouvoir s’en débarrasser facilement.

 

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