Les causes de la thyroïdite, c’est à dire de l’inflammation de la thyroïde, sont principalement auto-immunes, plus rarement infectieuses voire médicamenteuses.
La thyroïdite auto-Immune
La thyroïdite auto-immune est liée à une rupture de la tolérance immunitaire : l’organisme produit des cellules de défense (les anticorps) contre la glande thyroïde. Ils recrutent d’autres cellules immunitaires (globules blancs) qui infiltrent la thyroïde et créent une fibrose avec augmentation de la taille de la thyroïde (goitre), parfois suivie d’une diminution de volume.
Cette destruction progressive de la thyroïde peut entraîner une suppression totale de la production d’hormones thyroïdiennes (hypothyroïdie) mais certains patients peuvent cependant conserver une réserve d’hormones thyroïdiennes suffisante pour que l’hypothyroïdie soit évitée. Il en existe 3 sous types :
La thyroïdite d’Hashimoto (ou thyroïdite lymphocytaire chronique), qui est la cause la plus fréquente (0,5 à 4% de la population). Elle évolue généralement vers l’hypothyroïdie mais dans certains cas (10 %), elle peut évoluer vers une hyperthyroïdie transitoire ou guérir spontanément.
La thyroïdite du post-partum qui survient chez 1 à 5% des femmes qui viennent d’accoucher
La thyroïdite silencieuse : aucun signe ni symptôme d’inflammation
La thyroïdite atrophique qui évolue toujours vers une diminution de volume de la thyroïde et donc une hypothyroïdie définitive.
La thyroïdite de De Quervain
Cette thyroïdite est 10 fois moins fréquente que la thyroïdite d’Hashimoto. Il s’agit d’une affection bénigne souvent précédée d’une infection voies respiratoires (grippe, bronchite, rhinopharyngite, etc.) ou d’une maladie virale (type oreillons ou rougeole). La thyroïde est infiltrée de cellules géantes ou le siège d’une réaction fibreuse. Les lésions engendrées peuvent régresser (l’hypothyroïdie réversible) ; mais elle peut aussi évoluer vers une hypothyroïdie définitive. Elle s’accompagne d’une augmentation de la taille de la thyroïde et parfois d’une altération de l’état général.
La thyroïdite iatrogène
La thyroïdite iatrogène intervient suite à un traitement médicamenteux. Les plus fréquemment impliqués sont :
Amiodarone : susceptible d’entraîner aussi bien une hypo qu’une hyperthyroïdie
Interférons alpha et interleukines : sont les causes d’une thyroïdite dans 2 à 5 % des cas
La thyroïdite fibreuse de Riedl
Beaucoup plus rare, la thyroïdite fibreuse de Riedl se caractérise par une augmentation de volume de la thyroïde qui durcit (goitre dense) et envahit les tissus environnants. Comme elle exerce une compression sur la trachée, elle peut provoquer des troubles respiratoires majeurs. La thyroïdite de Riedl constitue un cas particulier puisqu’elle conjuguerait une prédisposition génétique et une maladie auto-immune.
La thyroïdite infectieuse
La thyroïdite infectieuse est très rare. Les formes aiguës sont dues à l’attaque de la thyroïde par une bactérie (un staphylocoque ou un streptocoque) et surviennent dans un contexte d’infection générale (septicémie, tuberculose généralisée) ou sur des terrains affaiblis chez des personnes souffrant d’un cancer, du SIDA ou d’un diabète mal contrôlé. Les thyroïdites à champignons (mycobactéries) ont pour leur part, tendance à devenir chronique